Après plusieurs années d’expérimentation, Didier Girard, chargé de mission Restau’Co, a dressé le bilan du projet Repas à l’hôpital, mené de 2018 à 2021. Son intervention s’est déroulée lors des Assises de l’Udihr (Union des ingénieurs hospitaliers en restauration) qui se sont tenues les 11 et 12 mai dernier au CHU de Toulouse. Aux côtés des représentants des 3 établissements retenus pour le projet (CH de Douai, CH de Paray-le-Monial et l’AP-HP), il a rappelé que l’objectif, entre autres, était de réduire le gaspillage alimentaire et la dénutrition, d’augmenter la qualité des repas, mais aussi la satisfaction des patients, tout en valorisant le travail des professionnels.
Les 6 expérimentations choisies ont été conduites à l’identique dans les 3 établissements :
– Une carte fixe pour offrir un plat ou une collation adaptés aux envies et besoins des patients en ambulatoire, aux urgences ou en court-séjour. L’objectif étant notamment de réduire le nombre de plateaux non consommés. « Grâce à cette solution, nous avons pu supprimer la production de plateaux en cuisine de 1 à 4 % », souligne Didier Girard ;
– Des paniers repas appertisés pour les patients en court-séjour, en maternité ou encore en centre de pneumologie, proposés le jour de leur sortie, en particulier pour faciliter la rotation des lits ;
– L’implantation d’un restaurant pour patients autonomes, à la demande du CNA (Conseil national de l’alimentation). L’objectif est d’apporter de la qualité et de la convivialité au repas du patient. Ce projet novateur n’a pas encore pu être concrétisé du fait de la crise sanitaire, mais une réduction de 5 % de la production pourrait être réalisée en cuisine ;
– L’amélioration du service hôtelier en soins palliatifs. Le but est d’apporter plus de confort au patient et à sa famille avec un nouveau plateau repas et un choix de plats soignés ;
– Un dîner à 3 composantes avec davantage de travail « fait maison »pour éviter la dénutrition des résidents âgés et de limiter le recours aux Compléments nutritionnels oraux (CNO) ;
– Le « Manger-main » pour les patients présentant des troubles cognitifs. Cette expérience permet de réduire le gaspillage alimentaire de 20 à 30 %, mais aussi d’augmenter les achats de qualité de 10 à 17 %.
En conclusion, sur l’ensemble des expérimentations, l’amélioration de la satisfaction des patients a augmenté de 30 % quand le gaspillage alimentaire a été réduit de 12 % à 33 %, soit un gain moyen de 27 centimes par plateau. Enfin, les achats de produits de qualité ont augmenté de 13 %, soit plus de 10 points. « Nous avons créé des fiches méthodologiques et nous avons rendu un rapport à la Direction générale de l’offre des soins (DGOS). Nous espérons désormais avoir un soutien pour un déploiement plus large de Repas à l’hôpital », indique Didier Girard. N.G.
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