Le Forum de France de l’Alimentation a été l’occasion pour les professionnels et les visiteurs de se retrouver et de participer à plusieurs tables rondes. L’une d’entre elle, « Diplomatie culinaire », s’est tenue le 11 septembre dernier et a rappelé que la gastronomie était bien plus qu’un plaisir : c’est un outil d’influence, de tourisme et de paix.
Guillaume Gomez l’a rappelé en introduction et a insisté par ailleurs sur une alimentation responsable, vecteur de santé, d’environnement et de transmission des savoir-faire. « Et la gastronomie française ne doit pas donner de leçons, mais accompagner celles et ceux souhaitant bien faire », a-t-il tenu à réagir.
D’autres exemples confirment cette tendance : le Cambodge, avec Taste of Angkor, utilise le livre comme un outil culturel et diplomatique. « Cet ouvrage a été publié par le ministère des Affaires étrangères du Cambodge dans le but d’exporter au monde nos façons de faire. Il met en avant notre gastronomie, nos plats et nous avons souhaité en faire un outil de partage et d’échange. Il est d’ailleurs offert aux diplomates lors de rencontres », souligne le représentant de l’association Yuvachun France. De son côté, la Côte d’Ivoire a lancé le Pavillon Afrique pour fédérer les 54 pays africains autour de la gastronomie.
Un levier économique et de transmission
Lors de la table ronde, le Lions Club, représenté par le président du Lions Club Paris Gastronomy Universal François Senouci, a mis en avant la valeur universelle de la table. « Un repas partagé vaut parfois plus qu’un traité. […] La gastronomie n’est pas qu’un plaisir, c’est un levier stratégique d’économie, de culture et de solidarité », a-t-il rapporté, ne manquant pas d’ajouter que la cuisine devient aussi un outil de paix, elle permet de déposer les armes pour partager la table. « La gastronomie est une arme d’influence mondiale, trop souvent sous-estimée. Faire table, c’est reconnaître la présence de l’autre comme quelqu’un qui est comme soi. »
Enfin, la gastronomie africaine a été particulièrement valorisée avec le témoignage de la cheffe ivoirienne Prisca Gilbert qui a déclaré qu’ « investir dans la gastronomie, c’est investir dans la culture et le rayonnement international ». Au-delà des exemples, la table ronde a mis en avant un enjeu transversal : l’éducation alimentaire, dès l’école primaire, et la transmission aux jeunes générations. La diplomatie culinaire apparaît ainsi comme un moteur stratégique pour les métiers de bouche et la restauration. « Par-delà les frontières et les idéologies, nous faisons cause commune autour de la gastronomie », a conclu François Senouci.
N.G.
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