Riche en rencontres et en échanges, le 2e colloque de l’Institut Nutrition a permis d’évoquer la prévention de la dénutrition, la rationalisation des régimes en établissements de santé et plus globalement, l’alimentation de demain, avec un focus spécifique sur la filière œufs.
• Quelle place pour la nutrition dans la prévention de la dénutrition ?
Christophe Moinard, professeur des Universités, spécialisé en nutrition, explique que la fragilité « est un syndrome clinique qui reflète une diminution des capacités physiologiques de réserve ». À ce jour, il n’existe pas de consensus pour définir une personne fragile, il y a plus de 35 scores différents. Or la détection de la fragilité est primordiale car elle représente le passage entre une personne qualifiée de « robuste » et le sujet dépendant. La fragilité est réversible alors que la dépendance est irréversible. L’alimentation et l’activité physique sont deux leviers majeurs permettant d’agir sur la fragilité. En effet, plusieurs études scientifiques ont montré qu’une alimentation de type snacking est défavorablement associée à la fragilité. Au contraire, le régime méditerranéen agit de façon favorable.
La fragilité n’est bien souvent pas prise en charge assez tôt et la dénutrition s’installe. C’est une pathologie qui concerne aujourd’hui près de 2 millions de personnes en France. Pourtant les patients sont facilement repérables, le diagnostic est simple et la prise en charge, efficace et peu coûteuse. Comme l’indique Éric Fontaine, président du Collectif de lutte contre