Sodexo continue sa grande mue amorcée depuis 2005, date de l’arrivée de Michel Landel au poste de directeur général. Le 20 janvier dernier, la multinationale des services aux entreprises et à la personne a annoncé de nouvelles nominations au sein de son Comité exécutif. Ce dernier passe de 6 à 13 membres. Qu’il s’agisse de salariés récompensés pour bons et loyaux services ou de grands comptes, les nouveaux promus doivent représenter une certaine « diversité » au sein du Comité chère à Michel Landel. Pour ce faire, les nominations priment en grande partie des acteurs issus de métiers prometteurs et de régions clefs telles l’Amérique du Nord, le Royaume Uni et la France. De plus, le Comité affiche désormais un strict respect de la parité avec une part de représentation de la gente féminine passant d’un tiers à 50%. Cet élargissement arrive la veille de l’Assemblée générale de Sodexo où la future métamorphose structurelle de la firme sera notamment abordée. En effet, Michel Landel souhaite faire évoluer le groupe d’une organisation par pays à une organisation par segments de clientèle. Cette politique bénéficie de l’assentiment de Sophie Bellon. Digne héritière, Sophie Bellon, promue Vice-Présidente du Conseil d’administration en décembre dernier, devrait en pendre la Présidence en 2016. Elle succédera alors à son père, Pierre Bellon, le fondateur. Aujourd’hui, Sodexo affiche un chiffre d’affaires de 18,4 milliards d’euros, une capitalisation boursière à hauteur de 11,6 milliards d’euros et 428 000 employés dans le monde. La restauration collective reste l’activité principale et affiche un fort potentiel au sein des marchés dits « émergents », les prestations de « facility management » (gestion des services généraux) pèse 27% dans le chiffre d’affaires. La France, elle, représente 14% du chiffre d’affaires du groupe. Pourtant, on notera, avec étonnement, que parmi tous les membres du comité exécutif, aucun n’a dans son passé professionnel d’expérience en restauration collective. On peut se demander quel est l’avenir pour cette activité qui représente encore 83% du CA en matière de management car les responsabilités opérationnelles dépendront de patrons de zones et non plus de patrons de pays. La question se pose aussi en matière de qualité de prestations compte-tenu des différences culturelles et gastronomiques des différents pays. Les américains disent « Think global, act local » chez Sodexo, c’est plutôt « Think global, act global », car il n’y a plus de contrepoids local. La rédaction de Collectivités Express vous propose de suivre le dossier dans son numéro de mars.
