Restauration Collective

Faire face au bouleversement

Le monde de la santé est celui qui est le plus en mutation depuis quelques années. Il a été confronté à un triple défi : économique, technique, social.

Les prodigieuses avancées médicales ont donné au public l’exigence d’un service parfait et le désir de consommation sans limite.

Politiquement, personne n’a eu le courage de faire comprendre à ce public que la santé avait un prix et que celui-ci était trop élevé en cas de consommation maximale. Les déséquilibres démographiques dus au succès de la médecine ont créé un problème économique majeur : où trouver le financement d’une dépense que l’on considère comme prioritaire et intouchable. Socialement, en votant les 35 heures, les députés n’ont pas pensé que cette mesure allait accroître les problèmes économiques précédents. Et ce ne sont pas les avancées de la technologie qui permettent les gains de productivité qui financeront cette mesure.

Dans ce contexte oh combien problématique, une exigence d’augmentation globale et massive de la qualité du service santé a été exigée par l’accréditation. Travailler mieux et davantage, tout en travaillant individuellement moins, sans pouvoir se payer des augmentations d’effectif en conséquence, recèle de telles incompatibilités qu’il n’est pas étonnant que les institutions soient soumises à de fortes tensions.

Pour couronner le tout, les services logistiques dont dépendent la restauration sont les cibles privilégiées des tours de vis, car jugés moins sensibles et moins centraux. Malheureu-sement pour les réformateurs en herbe, ce sont ces services qui ont accepté dans un passé proche de fournir le plus d’efforts de réorganisation. Leur facile adaptation aux méthodes de l’accréditation le prouve.

Sur le front des cliniques, encore davantage que sur celui des hôpitaux, ce sont les restructurations qui sont à l’ordre du jour, en priorité dans la restauration.

Tout concourt donc à mettre les équipes restauration sous pression. Et à la différence des services santé, des hommes et femmes de la restauration ont réagi positivement, acceptant le défi qui leur est imposé.

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